Le chômage crée des ravages sur la santé publique en France, rappelle le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dans un avis adopté à l’unanimité mardi 10 mai.
Le nombre officiel de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un poste s’élevait à 5,45 millions fin mars. Massif depuis les années 1980, en hausse depuis la crise qui a éclaté en 2008, le chômage a des effets dramatiques.
Responsable de « 10 à 14 000 décès »
« 10 à 14 000 décès lui sont imputables », en raison de « l’augmentation de certaines pathologies » comme des maladies cardio-vasculaires et des cancers, indique l’avis, qui s’appuie sur des études réalisées par d’autres organismes.
Le fait d’être sans emploi « multiplie le risque de connaître un épisode dépressif, 24 % des hommes et 26 % des femmes sont ainsi concernés ».
Et une hausse « de 10 % du taux de chômage se traduit par une augmentation de 1,5 % du taux de suicide ».
Le phénomène a des conséquences sur les familles. Il accroît « le risque de séparation et d’isolement social, il impacte l’avenir scolaire des enfants, il retarde la venue d’un premier enfant ».
Au-delà, l’inquiétude de perdre son travail s’est diffusée dans la société française.
Moins de 500 € par mois
À ces dommages, « s’ajoute la précarité financière ». La moitié des demandeurs d’emploi indemnisés perçoivent une allocation inférieure à 500 € par mois, précise le Conseil.
Le Cese appelle à combattre la « stigmatisation » qui frappe les chômeurs et pénalise « leur réinsertion sur le marché du travail ». Un regard négatif répandu dans la société, mais aussi dans le monde politique.