La ministre de l’Environnement s’est-elle trompée ? Le risque est faible mais bien présent : la France peut subir des coupures de courant cet hiver, particulièrement en décembre et en janvier, a averti Réseau de transport d’électricité (RTE), une filiale d’EDF, dans un communiqué et une étude publiés mardi 8 novembre.
Le 4 novembre, Ségolène Royal avait pourtant déclaré sur les ondes d’Europe 1 : « Non, il n’y a pas de risque de pénurie. »
La faiblesse de l’offre d’électricité nucléaire produite dans l’Hexagone constitue une menace pour l’approvisionnement. « [E]ntre 4 et 13 réacteurs […] seront arrêtés au cours de l’hiver » dans le pays, remarque RTE.
Grand froid
La société projette d’accroître son recours aux importations. Mais en cas de grand froid – des températures moyennes dépassant durablement de 3 degrés Celsius les normales saisonnières –, l’offre d’électricité est susceptible de rester inférieure à la demande.
« RTE pourrait être amené à mettre en œuvre des solutions exceptionnelles pour préserver l’alimentation électrique des Français le matin (8 heures-13 heures) et/ou le soir (18 heures-20 heures) en jours ouvrés », indique la société.
L’entreprise interrompra l’alimentation de 21 sites industriels volontaires, espérant ainsi « réduire ponctuellement les besoins électriques de 1 500 mégawatts ».
Les bons réflexes
Elle demandera aussi aux Français de diminuer leur consommation. D’ailleurs, RTE lancera début décembre un dispositif d’alerte sur son application pour smartphones et tablettes Eco2mix. Des messages seront envoyés aux usagers « pour encourager les gestes simples d’économie d’énergie », comme :
- faire fonctionner aux heures creuses ses lave-linge, sèche-linge et lave-vaisselle ;
- baisser la température des pièces de 1 ou 2 degrés Celsius ;
- éteindre complètement son ordinateur (et son écran) en fin de journée ;
- éteindre tous ses appareils en veille ;
- limiter le nombre de lumières allumées dans les pièces et éteindre dans toutes les pièces inoccupées.
Des solutions plus radicales sont ensuite prévues. RTE sera contraint de diminuer « la tension de 5 %, réduisant ainsi la consommation de 4 000 mégawatts (l’équivalent de la consommation de Paris intra-muros et Marseille réunies) sans interrompre l’alimentation électrique des Français ».
En dernier lieu, la société se livrera « à des délestages programmés, momentanés et tournants », c’est-à-dire des coupures de courant.