La diminution du plafond des allocations-chômage, fixé autour de 7 400 € brut par mois, va-t-elle être décidée sous la présidence d’Emmanuel Macron ? Le député Aurélien Taché, membre important du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, a prôné, dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France publié mercredi 22 août, la nécessité d’« ouvrir le débat » concernant l’indemnisation des cadres.
« Pourquoi ne pas instaurer une dégressivité à partir de 6 mois ou forfaitiser le revenu ? », s’est interrogé l’élu, rappelant que « pour les cadres ayant des hauts revenus, il n’y a quasiment pas de chômage ».
L’exécutif étudie la possibilité d’une réforme des règles d’indemnisation des cadres, a révélé au début du mois d’août le quotidien L’Opinion.
Dans le dispositif actuellement en vigueur, les chômeurs peuvent obtenir une indemnité maximale de 248,19 € brut par jour, indique l’Unédic sur son site.
En juin 2016, seules quelque « 500 personnes », soit « 0,02 % des allocataires » avaient droit à l’indemnisation la plus élevée, précise l’organisme chargé de gérer l’assurance-chômage.
« Le dernier salaire perçu des cadres avant l’ouverture de droits est en moyenne plus élevé que celui des autres allocataires : 4 400 € brut par mois contre 1 900 € brut par mois pour l’ensemble » des chômeurs en 2016, expliquait l’année dernière l’Unédic.
Mais seuls 7 % des allocataires indemnisés étaient des cadres. Une éventuelle réforme est donc susceptible d’induire des économies de faible ampleur.
Une idée d’Emmanuel Macron
Dans son ouvrage Révolution (XO Editions) publié en novembre 2016, Emmanuel Macron militait en faveur de la révision « à la baisse » du plafond des indemnités, selon un passage repéré par le site du magazine Le Point.
L’ancien ministre de l’Economie entendait ainsi couvrir les dépenses que devait induire la prise en charge par l’assurance-chômage des salariés démissionnaires ainsi que des indépendants perdant leur activité.
Deux mesures inscrites dans le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, examiné par le Conseil constitutionnel après son adoption le 1er août par le Parlement. Les conditions à remplir pour obtenir les allocations-chômage seront cependant très restrictives.
La vive opposition de la CFE-CGC
« S’attaquer au régime indemnitaire des cadres qui financent sur leurs cotisations toute la solidarité du régime d’assurance-chômage est une forfaiture », a écrit sur Twitter François Hommeril, qui préside la CFE-CGC, syndicat spécialisé dans la défense des intérêts des cadres.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, reçoit à partir de la semaine prochaine à Matignon les dirigeants syndicaux et patronaux pour discuter d’une réforme de l’assurance-chômage.
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